Avril
1790
-
Joyeusetés des habitants de Graye.
-
En 1790, les habitants de Graye tentaient de détourner le cours de
la Seulles vers leur commune au moyen d’une tranchée pour procurer à
cette paroisse une embouchure à la mer et y établir un port. On lit dans
une dépêche de M. Gohier-Daingleville, lieutenant-général de
l’amirauté de Caen, à M. le Comte de la Luzerne, sous la date du 21
avril 1790.
« Dimanche
dernier, le curé de la paroisse de Graye, à la tête des habitants, a
tenté furtivement et pendant la nuit de mettre ce projet ruineux (le détournement
de la Seulles) à exécution. La bonne chère et le vin ne furent pas épargnés,
un veau tué tout exprès, ainsi que quantité d’autre viande, un
tonneau de cidre et du pain en abondance, furent distribués aux
travailleurs. L’ouvrage avançait déjà lorsque les intéressés à la
chose contraire en eurent connaissance, la cloche sonne, la caisse bat,
les femmes, les enfants et vieillards s’assemblent, car ils faut
remarquer que tous les marins sont partis à la pêche du maquereau. Ils
se portent au lieu du travail, l’atelier s’enfuit à leur aspect et
l’ouvrage déjà fait est, en un clin d’œil, détruit. Les choses en
cet état, les habitants de Courseulles font nuit et jour sentinelle et
attendent les ordres les plus prompts pour rassurer leur tranquillité et
leur fortune ».
L’affaire
n’eut pas de suites : l’intendant se proposait d’obtenir un arrêt
du Conseil ou une décision de l’Assemblée National, mais la Révolution
détourna les idées.
Mai
1841 -
Nouvelles locales. -
Mercredi dernier, 12
courant, un crime horrible est venu jeter la stupeur et la consternation
dans la commune de Graye (canton de Ryes).
Sur
les dix heures et demie du soir le nommé Robert Alexandre, âgé de 21
ans, demeurant chez son père, boucher à Graye, était couché dans l'écurie
de la maison et dormait, selon toute apparence, d'un profond sommeil quand
il a été frappé, dans la partie droite du ventre, d'un violent coup de
couteau qui a traversé le foie. Ce malheureux n'a eu que le temps
d'appeler sa mère, dans les bras de laquelle il a expiré au bout de
quelques minutes. La blessure profonde de 180 millimètres 7 pouces
environ, a dû être faite, selon toute probabilité, par un couteau fort
long, dont la pointe ne devait point être fort aiguë. Le foie a été
transpercé de part en part.
Alexandre
Robert, la malheureuse victime de cet infâme assassinat, était un jeune
homme de mœurs douces et honnêtes, laborieux et intelligent, on ne lui
connaissait pas d'ennemis dans le pays, où il jouissait au contraire de
l'affection et de l'estime générales. On a frappé en lui, et peut-être
aussi d'un coup mortel, l'industrie de ses parents dont il était le
soutien et au commerce desquels il avait su donner une grande extension.
Nous
ne répéterons pas tous les bruits, toutes les conjectures auxquelles la
rumeur publique semble accorder créance dans le pays, à l'occasion de ce
crime qui semble jusqu'ici couvert d'un
voile impénétrable. Il faut attendre avec une prudente réserve, des
investigations actives auxquelles se livre la justice, la découverte de
son auteur.
Vendredi
dernier, les obsèques du malheureux Robert ont eu lieu à l'église de
Graye, au milieu de l'affluence de plus de trois cents personnes,
accourues des communes voisines pour témoigner hautement de leurs
regrets, de leurs sympathies, et de l'émotion douloureuse et unanime qui
a été ressentie dans toute la contrée.
P.S.
— Nous apprenons ce matin, qu'en exécution d'un mandat d'amener décerné
hier lundi par M. le procureur du roi, la gendarmerie de Bayeux a arrêté
hier soir sur les sept heures, en la commune de St-Loup-Hors, le nommé
Paul Lemarchand, âgé de 21 ans, boucher à Graye. Cet individu, signalé
déjà par la voix publique comme auteur présumé de l'assassinat commis
sur Robert et sur lequel les plus graves soupçons paraissent s'élever, a
été, à la suite d'un interrogatoire passé devant M. le juge
d'instruction, écroué à la prison de notre ville. Il revenait de la
foire de Semilly (Manche), conduisant des bestiaux, lorsqu'il a été arrêté.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Juillet
1841 -
Nouvelles locales. -
L'instruction
dirigée par M. le procureur du roi et M. le juge d'instruction contre le
nommé Paul Le Marchand, de la commune de Graye, prévenu d'assassinat sur
le jeune et malheureux Robert, touche à sa fin.
Plus
de deux cents témoins ont été entendus, et sans doute la cour royale
aura à se prononcer prochainement sur la mise en accusation du prévenu.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Juillet
1841 -
Nouvelles locales. -
Par décision du
ministre de la guerre, en date du 4 juin, les jeunes soldats de la classe
de 1834 qui se trouvent présentement en semestre, sont maintenus dans la
position de congé jusqu'au 31 décembre prochain, époque où ils auront
droit à leur libération. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Février
1842 - Nouvelles locales.
- Dans une de ses dernières audiences, la chambre des mises en accusation
de la cour a prononcé son arrêt de renvoi dans l'affaire du nommé
Lemarchand, accusé de l'assassinat commis il y a huit mois , dans la
commune de Graye.
On
assure que cet accusé comparaîtra à la prochaine session des assises du
Calvados, qui s'ouvrira le 14 février. (Source : L’indicateur de
Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales. - Le condamné Léopold
Lemarchand, l'assassin de Graye, ne s'est pas pourvu en cassation contre
l'arrêt de la cour d'assises qui l'envoie aux travaux forcés à perpétuité.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mars
1842 -
Nouvelles locales. - On assure qu'une nouvelle instruction criminelle est dirigée
on ce moment contre le condamné Léopold Lemarchand, de la commune de
Graye.
La
justice rechercherait, assure-t-on, les traces d'un autre assassinat
commis il y a deux ans, et que la rumeur publique du pays imputerait à
l'assassin du jeune Robert, dont la mort violente s'expliquerait plus
complètement alors par ce fait, qu'il aurait eu personnellement
connaissance de ce premier crime.
Nous
nous abstenons dans l'intérêt de la découverte de la vérité de
mentionner les bruits divers qui circulent dans notre pays, sur cette mystérieuse
affaire.
Lemarchand
n'a pas encore subi la peine de l'exposition à laquelle il a été
condamné par l'arrêt de la cour d'assises. (Source :
L’indicateur de Bayeux)
L'exposition
publique est une peine infamante
accessoire prévue par l'article 22 du Code pénal de 1810 : Quiconque
aura été condamné à l'une des peines des travaux forcés à
perpétuité, des travaux forcés à temps ou de la réclusion, avant
de subir sa peine, sera attaché au carcan sur la place publique : il y
demeurera exposé aux regards du peuple durant une heure; au-dessus de sa
tète sera placé un écriteau portant, en caractères gros et lisibles,
ses noms, sa profession, son domicile, sa peine et la cause de sa
condamnation.
Avril
1842 - Nouvelles locales.
- Une partie de notre arrondissement était encore sous les
impressions diverses causées par l'assassinat de Graye et par la
condamnation aux travaux à perpétuité de Léopold Lemarchand, quand une
nouvelle phase de ce lugubre drame est venue rappeler l'attention sur
l'assassin dont le nom est un sujet d'effroi dans la contrée.
Ce
misérable a subi la semaine dernière une heure d'exposition sur la place
publique, à Caen. Une foule immense entourait le pilori, avide de
contempler les trais impassibles du condamné. Le Marchand a conservé la
même insouciance et le même cynisme qu' à la cour d'assises, parfois même
un sourire étrange apparaissait sur ses lèvres. En vain la foule indignée
jetait-elle à Le Marchand les noms d'assassin, d’infâme, lui criait-on
de toutes parts à l'échafaud, à la guillotine, les plus sanglants
outrages ne l'ont point abattu et n’ont pas fait fléchir,
en apparence du moins, son hideux courage et son triste sang-froid. C'est
à grand'peine que la force armée est
parvenue à le soustraire aux atteintes de la populace qui se ruait menaçante
derrière lui, jusqu' à la porte de la prison.
(Source : L’indicateur de Bayeux)
Mai 1842
- Nouvelles locales.
- La semaine dernière , la voiture cellulaire a pris à la
prison de Caen pour les transférer à Brest, dix forçats, Nous apprenons
que l'assassin
de Graye, Léopold Lemarchand, est resté à la maison
justice. Cette mesure exceptionnelle semblerait indiquer que l'instruction
criminelle reprise à raison d'un autre crime qui lui serait imputé, se
poursuit toujours contre lui. (Source
: L’indicateur de Bayeux)
Juin
1842 - Nouvelles locales.
-
La cour de cassation vient de résoudre une question qui intéresse
vivement les populations maritimes de notre pays.
Elle
a décidé que l'arrêt du conseil du roi dit 24 mars 1787, qui défend,
sous des peines fort graves aux pêcheurs de la côte de Normandie
d'apporter dans nos ports des harengs pêchés par des navires étrangers,
était aboli et qu'il n'y avait lieu, dans l'état actuel de la législation,
de prononcer aucune peine pour contravention à cette ancienne
prohibition. (Source : L’indicateur de Bayeux)
Juillet
1842 -
Nouvelles locales. -
Il paraît que les abondantes pluies versées,
depuis quelques jours, sur notre plaine, ont détruit en très grande
partie, ces myriades de petites chenilles noires qui ravageaient tous les
colzas et les menaçaient même, dans quelques contrées, d'une dévastation
complète.
Aussi
nos cultivateurs qui, dans la crainte d'être obligés de semer une
seconde fois, avaient fermé leurs magasins de graines au commerce,
commencent-ils à les lui rouvrir.
La
plus grande partie de cette plante précieuse est sauvée et presque
partout elle présente le plus magnifique développement. Il est assez
remarquable qu'aucune pièce de terre plantée en colza, quelque petite
qu'on la suppose, n'a été dévorée entièrement par les insectes dont
nous parlons, et qu'ils se sont contentés, au contraire, d'y marquer leur
funeste passage en les dépouillant partiellement, tantôt de deux sillons
en deux sillons, tantôt en losange, en écharpe, en zig-zag, tantôt en y
laissant juste au milieu, un grand vide quasi circulaire. Tout le monde a
pu vérifier ce fait, que nous avons nous-même été a portée de
constater, sur une vaste étendue de terrain. (source :
L’Indicateur de Bayeux)
Août
1842 - Nouvelles locales.
- Par
arrêté de M. le recteur de l'académie de Caen, la 3e session de 1842, pour les épreuves du baccalauréat ès-lettres,
ouvrira le 1er août prochain ( pour l'épreuve écrite ). Les
épreuves orales et publiques auront lieu le lendemain et les jours
suivants jusqu'au 16 août inclusivement. (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Août
1842 - Exécution de Marchand.
- La peine de mort prononcée le 17
mai dernier, par la cour d'assises du Calvados, contre la nommée
Hyacinthe-Félicité Marie, dite Godey, convaincue d'infanticide, vient d'être
commuée en celle des travaux forcés perpétuels.
Moins
heureux que la fille Godey, le nommé Jean-Baptiste-Francois Marchand, déclaré
coupable du meurtre par la même cour d'assises, le 14 mai dernier, a vu
successivement rejeter par la cour de cassation et par la justice royale
le double pourvoi qu'il avait fait rédiger pour essayer de se soustraire
à l'échafaud.
Par
suite de ce rejet, l'arrêt qui l'a frappé a dû recevoir non exécution
hier à midi. Marchand a subi sa peine devant une foule immense de
spectateurs de toutes conditions, de l'un et de l'autre sexe !…
Comme Thomas, cet autre meurtrier qui l'a précédé sous le couperet, il
y a deux mois. Marchand a voulu sortir à pied de la prison, accompagné
du chapelain et marcher résolument au-devant de la mort, sa contenance était
ferme, sa démarche assurée, sa face avait de l'animation, de la vie,
sous les larges gouttes de sueur qui la couvraient, rien enfin ne
trahissait l'émotion de l'assassin de Mourier si ce n'était le léger
balancement de sa tête et le frissonnement à peine visible de ses lèvres
d'où semblait s'échapper tout bas une prière...
Marchand
était né pour le crime, les affreux détails de son procès ne l'ont que
trop prouvé. Jeune homme, il avait été chassé pour inconduite de la
maison de son père, soldat, il avait été chassé de son régiment, sans
certificat; domestique, il avait été chassé de chez son maître, aux
enfants duquel il avait osé faire d'horribles menaces d'assassinat et de
viol….. Et pourtant cet homme avait du cœur, il avait du moins
l'instinct de la bravoure. Il s'était distingué en Afrique dans les
dragons et les chasseurs, il s'était montré audacieusement brave devant
la brèche de Constantine, devant Guelma, devant Stora, devant d'autres
places de l'Algérie. Pourquoi ne tomba-t-il pas alors sous une balle
arabe, les mains pures encore de ce lâche assassinat d'un vieillard,
qu'il a payé hier de sa tête ! (source : L’Indicateur de
Bayeux)
Mai
1843 -
Police correctionnelle.
- Audience
du 2 mai. - Un ancien habitué des prisons, une vieille
connaissance des gendarmes et des geôliers, le nommé Pierre-François-Jacques
Beauvais, ancien marchand,
âgé de 66 ans, comparaissait au banc correctionnel sous la prévention
de rupture de ban et de vagabondage.
Déjà
repris huit fois de justice et se trouvant là en quelque sorte sur son
terrain, cet individu s'est vu, sans beaucoup d'étonnement, condamner de
nouveau à cinq années d'emprisonnement, il a déjà subi 30 ans de réclusion.
—
Des coups et mauvais traitements exercés envers la femme Robert,
de la commune de Graye, dans la soirée du 11 avril dernier, ont fait
condamner à 5 francs d'amende seulement le sieur Édouard Polin,
journalier, de la même commune. Les injures dont il avait été l'objet
de la part de la dame Robert, lui ont valu les circonstances atténuantes.
—
Cinq jolies poules, en société d'un superbe coq leur compagnon
fidèle, avaient disparu dans la nuit du 16 au 17 avril dernier, de la
basse-cour d'une veuve Delahaye, de la commune de
Deux-Jumeaux.
Convaincu
d'avoir été l'auteur de cette émigration nocturne et forcée des
innocents volatiles, le nommé Etienne Bourguet, journalier à la Cambe,
aura à expier cet acte coupable par un an et un jour d'emprisonnement.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Juin
1843 -
Nouvelles locales. -
Depuis quelque temps, malgré les avis réitérés de la presse et
les nombreux accidents enregistrés par elle, la gendarmerie de notre
arrondissement a eu à constater un grand nombre de contraventions à la
police des routes. Ce genre de délit se renouvelle souvent malgré les
nombreuses répressions auquel il donne lieu de la part des voituriers qui
abandonnent leur attelage, et laissent souvent leurs chevaux errer à
l'aventure et sans direction. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1843 -
Nouvelles locales. -
Sur un mandat d'arrêt de M. le juge d'instruction de Bayeux, la
gendarmerie de Creully a procédé à l'arrestation du nommé Morin Le Fèvre,
âgé de 45 ans, journalier à Graye, sur lequel pèse une prévention de
viol. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Juillet
1843 -
Nouvelles locales. -
Voici quelques détails sur l'arrestation que nous avons annoncée
dans notre dernier numéro, du sieur Morin Lefêvre, de Graye.
Un
mandat d'arrêt avait été lancé depuis près de trois mois, par M. le
juge d'instruction de Bayeux, contre cet individu, sur lequel pesait une
prévention d'attentat à la pudeur sur un enfant de dix ans. Lefêvre était
parvenu à se soustraire au plus actives recherches ; cependant il n'avait
pas quitté le pays : il travaillait aux champs dans les environs de sa
commune.
Les
gendarmes s'étant enfin aperçus que des parents de l'inculpé sortaient
tous les jours avec des vivres qu'ils portaient dans les champs, suivirent
l'un d'eux il y a quelques jours. L'ayant vu entrer dans un champ de blé,
ils le laissèrent s'y établir ; puis arrivèrent tout-à-coup sur lui :
Lefêvre était là et se disposait à manger la terrinée qu'on venait de
lui apporter, lorsqu'il fut appréhendé et conduit dans la prison de
Creully d'abord, puis le lendemain à Bayeux. (source : L’Indicateur
de Bayeux)
Mai
1845 -
Nouvelles locales. -
Un événement est arrivé, dimanche dernier, dans la commune de
Graye. Un nommé Michel a tiré un coup de fusil sur son gendre, le nommé
Bidet. Fort heureusement pour celui-ci, l'arme n'était chargée qu'avec
du plomb, et le coup qu'il a reçu en se sauvant, n'ait porté que dans le
bras, il en sera quitte pour blessures. La justice informe sur cet
attentat. (source : L’Indicateur de Bayeux)
Septembre 1845
- Noyade.
- Dans
la nuit du 7 au 8 septembre , le nommé Jacques Philippe, domestique chez
M. Bridon, adjoint de la commune de Graye, s'est noyé à l'embouchure du
port de Courseulles. On ne peut attribuer cet accident qu'à l'état
d'ivresse dans lequel cet homme se trouvait ce jour-là ; état qui lui était
d'ailleurs fort habituel. . (source : L’Indicateur de Bayeux)
Novembre
1845 - Cour d’Assises du Calvados.
-
Roussel, âgé de 27 ans, demeurant à Douville, était accusé
d'avoir détourné un tonneau de bière au préjudice de son maître et
retenu pour son compte une somme de 25 fr. qui lui avait été confiée
par la même individu, il a été acquitté.
- Jacques-Michel Morin, demeurant à Graye, âgé de 52 ans, était
accusé d'avoir volontairement tiré un coup de fusil et fait des
blessures à son gendre et tenté volontairement de lui donner la mort, il
a été déclaré coupable de tentative de meurtre, mais grâce à
l'admission de circonstances atténuantes, il n'a été condamné qu'à
cinq ans de réclusion.
(Source : Journal
de Honfleur)
Novembre
1845 -
Chronique des Assises du Calvados.
-
Jacques Michel, marin, demeurant à Graye, comparaissait devant la
cour d'assises jeudi dernier, sous la prévention d'avoir porté des coups
et fait des blessures dans l'intention de donner la mort.
Voici
ce que révélait l'information.
Dans
le mois d'août 1843, Marin Bidet épousa Marie Michel, fille du l'accusé.
Cette union ne fut pas longtemps heureuse. Une demande en séparation de
corps fut formée par la femme Bidet, et pendant le procès elle obtint
l'autorisation de se retirer chez ses parents. Ceux-ci dès lors manifestèrent
pour Bidet plus d'éloignement que sa femme elle-même semblait en éprouver,
car il est certain que les époux se voyaient en secret, mais ces
entrevues causaient à Michel une vive contrariété, et l'irritaient au
point qu'on lui entendit proférer contre son gendre, ces mots de « scélérat,
que s'il le revoyait il le f... bas d'un coup de fusil ».
Dans
l'après midi du 10 mai, Bidet, accompagné de sa femme, la fille Michel,
rencontra l'accusé Michel. Il reprocha à sa fille d'être avec un homme
qui lui avait fait tant de mal. Une querelle s'engagea ; Bidet mit même
le poing sous le nez de son beau-père en lui disant : « Vous êtes
heureux qu'il y ait là des témoins, mais vous ne perdrez rien pour
attendre ». Ils se séparèrent et Bidet alla rejoindre sa
femme.
Le
lendemain dimanche, entre 4 à 5 heures du soir, Bidet voyant sa femme
sortir de l'église de Graye, la suivit et entra avec elle dans le jardin
de son beau-père. Il causaient ensemble depuis quelques instants, quand
tout-à-coup apparut dans le jardin, l'accusé Michel armé d'un fusil. La
femme Bidet, effrayée, crie à son mari : « sauve-toi, voilà mon père
! » Bidet se retourne et prend la fuite. Au même instant un coup de
feu vint l'atteindre à l'épaule gauche. Michel poursuivit son gendre qui
s'enfuyait, et révélait ses intentions en proférant qu'il cherchait à
le tuer, et que s'il n'avait fait que le blesser, qu'il était bien
heureux.
Par
un heureux hasard, le fusil avait été mal chargé, car encore bien que
le coup ait été tiré à 15 mètres environ de distance et malgré la
grosseur du plomb, les blessures n'ont pas eu de gravité.
Michel
ne méconnaissait pas tous ces faits, seulement il prétendait n'avoir
voulu que blesser son gendre, en lui tirant un coup de fusil dans les
jambes.
Après
une chaleureuse défense présentée par Me Delongle,
le jury a déclaré Michel coupable avec circonstances atténuantes. La
cour, usant d'indulgence, l'a condamné à 5 années de réclusion.
(source : L’Indicateur de Bayeux)
Août
1854 -
Réunion d'une fraction de Graye à Courseulles.
- Le
Conseil général, Vu le projet de réunion d'une section de Graye, à la
commune de Courseulles. Les avis favorables des Conseils d'arrondissement
de Bayeux et de Caen, l'avis de M. le Préfet.
Considérant
que le chenal de la Seulles, à une époque reculée, au lieu de se jeter
directement à la mer, se détournait brusquement et se dirigeait, sur un
assez long parcours, de l'ouest à l'est, traçant son lit parallèlement
au rivage, au pied des dunes, et il ne franchissait cette barrière de
sable qu'après avoir couru devant tout le territoire de Courseulles et près
d'arriver au village de Bernières, que la construction du port de
Courseulles a ouvert à la Seulles un passage direct et invariable à
travers la dune, que l'ouverture de ce nouveau chenal a eu pour résultat
de séparer complètement, de la commune de Graye, cette longue bande de
terrain située primitivement entre la Seulles et la mer, ensuite
d'assurer le dessèchement de l'ancien lit de la rivière servant de
limites aux deux communes, et de réunir ainsi cette bande de terrain au
territoire de Courseulles.
Il
est évidemment utile de réaliser sur les plans du cadastre la limitation
qui s'est opérée sur le sol, et de réunir à la commune de Courseulles
cette portion de terrain qui se trouve séparée
de la commune de Graye
par le cours actuel de la Seulles, si Graye à semblé s'opposer à cette
réunion, c'est que cette commune a craint de perdre la propriété des
terrains communaux qui se
trouvent sur cette pointe de terre, crainte qui a dû disparaître devant
les dispositions formelles de la loi du 18 juillet 1837, qu'il ne se
trouve d'ailleurs sur cette bande de terrain que deux maisons, qui sont
plus rapprochées de l'église de Courseulles que de celle de Graye.
Par ces motifs : 1° Que
la portion du territoire de la commune de Graye qui se trouve à l'est du
chenal du port de Courseulles, soit réunie au territoire de la commune de
Courseulles.
2°
La commune de Graye continuera de rester propriétaire de tous
les terrains communaux, qui se trouvent situés sur cette portion de son
ancien territoire.
Mai
1866 -
Une décision.
-
Par décision du 12 mai 1866, M. le ministre de l'instruction
publique a approuvé le projet d'acquisition et d'appropriation d'une école
de filles dans la commune de Graye et, en raison des sacrifices que
cette commune s'impose à ce sujet, Son Excellence a bien voulu lui
allouer un secours de 2000 francs, sur le montant duquel une somme de 60
francs, sera affecté à l'achat d'une bibliothèque armoire.
Juin 1873
- Éboulement
d’une église.
- Le soir du
grand orage avait lieu la retraité par les enfants de la première
communion de Graye, près Courseulles, la femme du sonneur et ses
enfants venaient de descendre de la tour.
M.
le curé était assis dans sa stalle. Un missionnaire était monté en
chaire, lorsque tout à coup une pierre se détacha de la corniche et
rebondissant sur la chaire vint tomber sur la stalle
de M, le curé. En
même temps, toute la tour de l'église s’écroula en faisant entendre
un bruit qui a été entendu à une lieue à la ronde. Le missionnaire,
sautant par dessus la chaire, se réfugia dans les premiers bancs, M. le
curé parvint à se dérober, pendant que les assistants prenaient la
fuite chacun de leur côté.
M.
Grard, jardinier, a été tué sur 1e coup, ce malheureux
n'avait que son état de jardinier pour faire vivre sa femme infirme et
deux enfants. Le domestique de M. Leroux est dans un état désespéré.
Le curé de
Graye a été légèrement atteint à la tête par une pierre,
le missionnaire s'est foulé la jambe en se sauvant, plusieurs autres
personnes ont été atteintes quelques-unes assez grièvement. Des secours
en argent vont être distribués aux blessés,
Janvier
1874
-
Une bonne mesure.
-
Aux termes d'une décision
de M. le Préfet, les fournitures scolaires, telles que globes, cartes géographiques,
tableaux d'histoire sainte, livres, etc……, seront mises, à l'avenir,
en adjudication au chef-lieu de chaque arrondissement, pour être ensuite
livrées aux communes qui en feront l'acquisition, soit sur leurs propres
ressources, soit au moyen d'allocations.
Janvier
1874
-
Asphyxie par submersion. -
Le 25 courant,
on a retrouvé sur la plage de Grayes, canton de Ryes, le corps du nommé
Jacques Godefroy, marie, né à Saint-Vaast. D'après les renseignements
recueillis, cet infortuné avait disparu du bateau « l’Emilia »,
le 21 décembre dernier et les recherches faites pour le retrouver avaient
été infructueuse.
Juillet
1876
-
Il y a un dieu pour les …imprudents.
- La
semaine dernière, en revenant de Bayeux,
où il avait été porter du foin, le sieur Levesques, cultivateur à
Graye-sur-Mer, est tombé deux fois sous les roues de la voiture qu'il
conduisait. Les contusions sont assez graves pour qu'un repos forcé de
deux à trois mois soit jugé nécessaire par le médecin.
Janvier 1879
- Appropriations et réparations
en 1878. -
85 locaux,
appartenant à
73 communes,
ont été appropriés ou
réparés dans le Calvados
- Arrondissement
de Bayeux :
Tracy, école
de garçons ; Vaux-sur-Aure, école mixte ; La
Bazoque, école mixte ;
Graye, école de garçons ;
Vaucelles, école mixte ;
Ranchy, école
mixte ; Castilly,
école de garçons ; Saint-Germain-du-Pert,
école mixte ; Crépon,
les deux écoles.
Avril
1879 -
Écoles de filles, répartition de secours. -
Le
Conseil, conformément au rapport de M. le Préfet, répartit une somme de
2 500 fr. à prendre sur le crédit de 5 000 fr. inscrit au budget de
1879, pour établissement et entretien d'écoles de filles. Graye ,
414 habitants , Mlle Anne (Eugénie) , 23 élèves payantes, 10 gratuites,
450 fr. de traitement en 1878, indemnité personnelle accordée 75 fr.
Juin
1879
-
Le dénichage des oiseaux. -
A cette époque de l'année,
nous ne saurions trop engager MM. les instituteurs à rappeler aux enfants
qu'il y a une loi qui interdit le dénichage des oiseaux. Ils éviteront
ainsi à leurs élèves les pénalités qui pourraient les atteindre et
rendront un véritable service à l'agriculture.
Juillet
1879
-
Écoles primaires. -
Les
vacances des écoles
primaires commenceront le 1er août
pour finir le 1er septembre.
Août
1879
-
Chute de la foudre. -
Les
chaleurs de ces derniers jours ont
amené des orages sur plusieurs points du département, samedi, la foudre
est tombée dans les marais de Graye, elle y a renversé une jument et lui
a fait une forte brûlure à la tête. Cet animal appartient à M.
Dauville.
Février
1883 -
Centenaire. –
La semaine dernière, la dame
Marie-Anne Lepage, veuve de Jean-Baptiste Marie, est décédée à Graye,
à l'âge de 101 ans.
Août
1884 -
Une cinquantaine.
–
A
Graye, canton de Ryes, M. et Mme Villemer ont célébré
leurs noces d'or, entourés de leurs enfants, petits-enfants et arriére-petits
enfants.
Juin
1890 -
Écrasé dans un moulin. -
Le
sieur Marie Benoît, 31 ans, meunier à Graye, a été écrasé dans un
engrenage de son moulin. Le malheureux meunier n'avait pas pris la précaution
d'arrêter son moulin avant d'enlever une courroie de transmission, il
s'est approché d'un engrenage qui l'a saisi par son gilet et entraîné.
Le corps a été littéralement broyé et la
mort instantanée. Il laisse
une veuve et deux jeunes enfants.
Septembre
1891 - Manœuvres du 5e.
-
Du
3 au 11 septembre, aux
environs de Caen, du 12 au 16 septembre, sur le terrain longeant la cote,
entre l'embouchure de l'Orne et Bayeux.
—
Direction générale des opérations : Saint-Aubin-d'Arquenay,
Douvres, Courseulles et Bayeux.
—
Cantonnements : le 12 septembre, Douvres ; le 13, Courseulles,
deux bataillons ; Graye, un bataillon ; le 14
Bayeux, deux
bataillons ; Vaux-sur-Aure, un bataillon ; le 15 Bayeux. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Septembre
1893 -
Cadavre trouvé à la mer. -
Jeudi, le
cadavre d'une femme d'environ 35 ans a été repêché sur la plage de
Graye, près Courseulles.
Signalement
: jupe bleu marin, corsage satin noir, chemise avec initiales brodées E.
R. On pense que ce cadavre est celui de la femme qui s'est jetée à la
mer le 27 août, étant à bord du steamer
« François-1er ». (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1900 -
Découverte de cadavre. -
On
a trouvé dans un fossé, à Graye-sur-Mer, près Courseulles, le cadavre
de la dame Plessis, née Marie Roussel, 33 ans, propriétaire à
St-Bomer-les-Forges (Orne), qu'on supposait avoir été assassinée. Elle
portait, en effet, une profonde blessure au front et son chapeau avait été
trouvé à vingt mètres du fossé.
Mais
le docteur a constaté que cette blessure était survenue à la suite
d'une chute que la dame Plessis aurait faite dans le fossé, ce qui a déterminé
une congestion cérébrale, et il a conclu que toute idée de crime doit
être écartée. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juillet
1901 - Trois hommes noyés.
- Lundi
matin, un détachement du 1er cuirassiers faisait à
Billancourt, près Paris, une expérience de passage de rivière. Par
suite de la rupture d'une perche du radeau, trois hommes se sont noyés.
L'un
d'eux, Zacharie Hubert, 23 ans, est originaire de Graye, arrondissement de
Bayeux. Les autres sont originaires de la Seine-Inférieure. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1903 - Affaire de mœurs.
-
La gendarmerie fait une enquête au sujet d'une tentative de viol
commise à Graye-sur-Mer, dans les champs, sur une jeune servante, par un
domestique demeurant au même lieu. (Source : Le Bonhomme
Normand)
Janvier
1904 - Suicides. -
On a repêché dans la Seulles, à Graye-sur-Mer, le
cadavre du sieur François Lejeune, 52 ans, cultivateur même commune.
C'est pour mettre un terme aux souffrances qu'il endurait qu'il s'est noyé.
—
Le sieur Henri Lechartier, agé de 28 ans, dont le père, établi
ferblantier à Vire, est mort il y a quelque temps, continuait à exercer
ce commerce. Voyant ses affaires péricliter, il a mis fin à ses jours en
se noyant dans la rivière la Vire.
On
n'a trouvé dans les poches du désespéré qu'un portefeuille, ses clefs
et un porte-monnaie contenant quelque argent.
—
Dans un herbage de St-Ouen-du-Mesnil-Oger, près Troarn, on a trouvé le
cadavre du sieur Ulysse Martin, 23 ans, domestique chez M. Eugène Renaut,
maire de la commune. Le malheureux avait prés de lui son fusil, avec
lequel il s'était fait sauter la cervelle. Sur un calepin, il avait écrit
qu'il se tuait pour des motifs d'ordre tout à fait intime.
—
Le sieur Paul Girouard, âgé de 38 ans, à Percy-en-Auge, près Mézidon,
a été trouvé, par son fils, pendu à une poutre de sa cave. Le pauvre
homme s'était donné la mort à la suite de chagrins de ménage. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mars
1904 -
Brûlée vive. - A
Graye-sur-Mer, près Courseulles, des voisins remarquèrent une épaisse
fumée sortant de la maison d'une femme Lejeune, 65 ans, journalière. Ils
pénétrèrent à l'intérieur en brisant un carreau.
La
pièce était pleine de fumée, qui se dégageait d'un bloc informe gisant
dans un coin. C'était le cadavre carbonisé de la femme Lejeune. Seuls la
tête, les bras et les côtes n'étaient pas réduits en cendres.
On
suppose que la malheureuse, qui s'enivrait souvent, aura mis le feu à la
paille qui lui servait de lit et aura été brûlée vive. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Mai
1904 -
Médailles d’honneur
- Des médailles
et des diplômes d'honneur sont accordés aux cantonniers désignés
ci-après : MM. Marie, cantonnier à Graye-sur-Mer ; Charlotte, à
Tilly-sur-Seulles ; Hamel, à Évrecy ; Bouquerel, à Vaudeloges ; Hélaine,
chef cantonnier à Creully ; Desdoits, à Mesnil-Durand ; Bonaventure, à
St-Hymer ; Baillet, à la Folle ; Léonard, à Saint-Gabriel ; Hurel, à
Basseneville ; Viel, à Biéville-sur-Orne ; Chesnais, à la Boissière ;
Auvray, à Saint-Benoît-d'Hébertot ; Ybert, à Arganchy ; Letallier,
à Morteaux-coulibœuf. (Source :
Le Bonhomme Normand)
Juin
1915
-
Accident mortel.
- Lundi,
vers 4 heures de l’après-midi, au moment ou le tramway venant de
Courseulles quittait la gare de Graye, quatre enfants, qui se trouvaient
dans le chemin conduisant à Ver-sur-Mer, à environs 100 mètres de la
gare de Graye, voyant passer le train s’élancèrent pour monter dans
une voiture.
L’un
d’eux, le jeune Belhomme, âgé de 8 ans, dont le père est jardinier à
Courseulles, ne parvint pas à monter et fut renversé sous la dernière
voiture du convoi qui lui passa sur les
jambes, les lui sectionnant
au-dessous du genou.
Le
mécanicien ayant aperçu l’enfant couché sur l’accotement de la
voie, arrêta immédiatement.
Relevé,
l’enfant
fut d’abord transporté à l’hôpital militaire de Courseulles,
ou l’on jugea son cas tellement grave qu’on le dirigea immédiatement
sur l’hôpital de Caen, ou il est mort dans la nuit.
Novembre 1915
- Un chaleureux
argument. -
A Grave-sur-Mer,
près Courseulles, un mendiant, Arnaud Laretour, 71 ans, avait dit à
plusieurs personnes que, puisqu'on ne voulait pas l'admettre à l'hôpital,
il mettrait le feu quelque part pour qu'on le ramasse. L'autre jour, le
hangar dans lequel il s'abritait flambait comme un fétu, et on retrouva
le bonhomme couché non loin de là, et ne paraissant nullement ému.
Malgré ses dénégations, on l'a arrêté et il sera probablement
poursuivi comme incendiaire.
Août
1922
- Inauguration du
Monument. - Dimanche
13 août, inauguration du monument aux morts de la guerre (œuvre de L.
Reurelmans 1er grand prix de Rome de sculpture). A 10 h., messe
de Requiem à 15 h., inauguration et bénédiction du monument, sous la présidence
du sous-préfet de Bayeux, de MM. le baron Gérard
et Enguerrand, députés et Dansac, conseiller général. Après,
salut en musique. Vin d'honneur aux anciens combattants.
Mars
1926 - Préventorium
anti-tuberculeux. - Par
arrêté,
en date
du 6
de ce
mois, M.
le Préfet
du Calvados,
a prescrit
l'ouverture
d'une enquête
administrative
du
12 au
31 mars
inclus, en
vue de
la
déclaration, d'utilité
publique de
l'acquisition,
par le
département,
pour
l'installation d'un
préventorium
marin
anti-tuberculeux,
du domaine
connu
à
Graye-sur-Mer,
sous le
nom
de
Château "de
Vaux",
et nommé
une
commission chargée
d'examiner les
observations susceptibles
d'être
formulées
au cour
de cette
enquête.
Le
dossier de
cette affaire
sera déposé,
pendant la
période ci-dessus
indiquée,
dans les
bureaux de
la
Sous-préfecture,
où il
sera communiqué,
sans déplacement,
de
9 heures
à
midi
et de
14 heures
à 17
heures, les
dimanches
et jours
fériés,
exceptés,
à
toutes personnes
désirant en
prendre
connaissance. Septembre
1926 -
Au Préventorium. -
Nous
avons parlé
à plusieurs
reprises
du magnifique
préventorium anti-tuberculeux
créé à Graye-sur-Mer
grâce à
une généreuse
libéralité de
M. le baron
François Gérard,
député et
conseiller général
du Calvados.
Bien
que les
travaux d'aménagement
ne soient
pas encore
entièrement
terminés l'établissement
a commencé
à fonctionner
et compte
déjà une
population de
23 enfants.
La
commission administrative
de l'œuvre
a délégué
hier son
vice-président
M. le
Baron Gérard
et MM.
Rauline
Laurent et
Germont conseillers
généraux, pour
visiter l'établissement.
M. le
docteur Lebailly,
directeur
des services
d'hygiène du
département,
accompagnait la
délégation.
Au
cours d'une
réunion très
intime,
l'un des
jeunes pensionnaires
du préventorium
a exprimé
à M. le
baron Gérard,
la reconnaissance
des enfants
hospitalisés et
rendu un
respectueux hommage
à la générosité
du donateur.
Dans
sa réponse,
M. le baron
Gérard
tint à souligner
les sacrifices
de l'État
et du département
pour l'aménagement
de l’établissement.
Il félicita
très chaleureusement
M. le docteur
Lebailly, organisateur
de l’œuvre,
à laquelle
il apporte
avec la
plus haute
compétence, un
inlassable dévouement.
Avec émotion,
M. le baron
Gérard rappela
que c'est
en mémoire
de son
père, premier
artisan de
la lutte
anti-tuberculeuse qu'il
a fait
don du
domaine devenu
le préventorium.
il a enfin
remercié le
personnel
de l'établissement
du dévouement
dont il
a fait
preuve, au
cours de
la période
très difficile
de l'organisation.
La
Commission a
ensuite visité
tous les
services du
préventorium les
dortoirs, le
réfectoire, les
pavillons
d'isolement et
les diverses
installations :
chauffage central,
eau chaude, buanderie,
douches, etc…
En
même temps,
elle a
étudié les
possibilités d'annexer
à l'établissement,
une petite exploitation
agricole,
à laquelle
les enfants
seraient intéressés.
De vastes
terrains viennent
d'ailleurs d'être
acquis dans
ce but. La
Commission s'est
déclarée très
satisfaite du
résultat déjà
obtenu et
a emporté
de se visite
la meilleure
impression.
Octobre
1926 -
L’inauguration du Préventorium marin
de Graye-sur-Mer . -
Grande journée hier
sur la
côte normande.
Deux ministres,
MM. Tardieu
et Fallières
avaient accepté
de venir
à la
demande de M.
Henry Chéron,
inaugurer l'une
des plus intéressantes
créations de
notre assemblée
départementale, le
préventorium antituberculeux de
Graye-sur-Mer, et
le port
de Grandcamp
transformée par
d'importants travaux.
On
peut dire
que celle
double inauguration
fut pour leurs
Excellences, un
dimanche bien
rempli. Le
programme
était même
si touffu
qu'il fallait
tout le savoir
faire d'un
chronométreur
émérite, comme
M. Devaux,
le sympathique
secrétaire général
de la Région
Économique, pour
permettre aux
deux ministres
de reprendre
leur train,
le soir
même, après
avoir présidé deux
banquets, pris
part à
trois lunchs,
prononcé plusieurs
discours, écoulé
d'innombrables
toasts, et
fait une
randonnée de
160 kilomètres
en
automobile,
sans oublier
à Caen, une réception
du syndicat
des sinistrés
et de l'Office
départemental des
habitations bon
marché, des
visites à
l’Hôpital, aux
cités ouvrières, la
Chambre de
Commerce, etc…
N’est-ce pas
un véritable
record.
Cette
tâche magnifique
a été
accomplie
sous l'impulsion
de deux
animateurs,
d'une énergie
et d'une
ténacité que
n'arrête aucun
obstacle. M.
Henry Chéron,
président, à vie,
de l'Assemblée
départementale et
M. Hélitas, le
Préfet aux
idées généreuses,
et
la grande
droiture, qui
a su maintenir
l'union la
plus étroite
entre tous,
et faire renoncer
les plus
irréductibles,
aux querelles
des partis
politiques,
grâce à des
qualités personnelles
rares, grâce
surtout à
une particularité
et à
une loyauté
qui lui
ont valu
toutes les
sympathies.
Comme
nous l'avons
annoncé le
départ des
autres cortèges,
eut lieu
à 7 h.
30, devant
la Préfecture.
A 8 heures,
arrivée à Courseulles.
La coquette
station balnéaire,
est prévenue.
Des drapeaux
flottent à
toutes les
fenêtres, brève
et cordiale
réception
de la Municipalité.
Les autos
repartent.
Au
préventorium
Brusquement la
tête de
la caravane
qui vient
de franchir
le pont
de la Seulles,
oblique à droite,
quitte la
route de
Ver-sur-Mer, et
descend une
avenue, fraîchement
empierrée, pas
plus
large
qu'un chemin
de culture,
qui aboutit
en pente
rapide au
seuil de
l'ancien manoir
de Vaux, aujourd'hui
préventorium marin
de Graye-sur-Mer.
Malgré
la simplicité
de son
architecture,
cette demeure
a grand
aspect. Les
lignes sont sévères,
si sévères
que le
visiteur est
tout surprix
de ne pas
apercevoir les
arcades d'un
cloître dans
les dépendances
de l'édifice,
l'ensemble est
harmonieux, sans
ornementation
superflue. Aux
angles du
corps de
logis central,
deux massives
poivrières dominent
à peine
l'édifice
qui n'a
qu'un étage.
Deux
autres tours,
indépendantes des
bâtiments, se
dressent, la
première,
prés du
portail de
la propriété
c'est la
conciergerie et
le siége des
transformateurs électriques;
la seconde,
au
pied
d'un mamelon
boisé qui
surplombe le
versant sud
du domaine.
Par
leur style,
et aussi
par leurs
rides,
ces deux
tours isolées
accusent un
passé très
lointain qu'il
n'est pas
exagéré de
situer au
15e siècle.
Dans ces
temps reculés,
et plus
tard, à l'époque
de la tourment
révolutionnaire,
elles firent partie
intégrante
du château primitif,
détruit par
un incendie,
et dont
il ne reste
aucune trace.
L'une d'elles,
autrefois armée
d'une coulevrine
qui émergeait
à mi-hauteur,
face à l'avenue,
abrite actuellement
une puissante
moto-pompe installée
au rez-de-chaussée
et alimentant
quatre grands
bacs de 2
mètres cubes, au
premier, car
on a utilisé,
avec une
économie admirable,
à des réalisations
pratiques, toutes
les constructions
existantes.
C'est sous
les combles
de cette
tour que
M. Guillemin
Tarayre, architecte
départemental, chargé
d'aménager le
nouveau Préventorium,
découvrit récemment
environ un
millier de
baïonnettes et
leurs fourreaux,
armes datant
de la fin
du 18e.
On suppose
avec assez
de vraisemblance
qu'elles servirent
à l'équipement des
troupes royalistes
qui trouvèrent
dans ce domaine
peu accessible,
un asile
de tout
repos avec
possibilité de
rejoindre
très facilement,
en cas
d'alerte, les
frégates anglaises,
toujours en
vue des
côtes normandes.
Cette habitation
seigneuriale appartenait
avant la
Révolution au marquis
de Saint-Suplix,
et après,
au célèbre
orientaliste Amédée
Jaubert. Devenu,
à son
tour, propriétaire
du riche
domaine, M.
Person, ancien
représentant
du Calvados,
donna à
l'immeuble sa
forme actuelle.
L'imposant
édifice dont
nous reproduisons
ci-dessus une
très belle
photographie,
de l'éminent
artiste caennais,
M. Palisson,
fut reconstruit
au début
du 19e
siècle.
L'entrée principale
entre les
deux ailes
est couronnée
par un
campanile rustique,
où des abeilles
prennent leur
quartier d'hiver,
après en
avoir fait
leur ruche
favorite.
Et je songe
à l'autre
essaim dont
le joyeux
bourdonnement anime
déjà les
longs couloirs
de ce logis
seigneurial,
ouvrant ses
claires et
hautes fenêtres
aux brises
vivifiantes du
large. Quelle
ruche magnifique,
le département
du Calvados
vient d'offrir
à ces
pauvres enfants,
arrivés ici
avec un
lourd héritage
de misères
physiologiques,
guettés par
la mort
au seuil
de l’adolescence,
dans l'atmosphère
empoisonnée des
taudis, et
qui ne
sortiront de
cet asile qu'après
avoir été
immunisés, par
une cure
efficace, contre
le terrible
fléau de
la tuberculose.
Le site
ne pouvait
être mieux
choisi. D'un
côté la
solitude reposante
des champs,
de l'autre
la mer
à 800
mètres
de l'enclos.
Un épais
rideau d'arbres
de toutes
essences tamise
l'âpreté
des vents
du large,
et la température
est si
douce, sur
ce rivage
privilégié, que
de nombreux figuiers
y produisent
des fruits
abondants.
Le
domaine acheté
pour le
Département
par M.
le
baron
François Gérard,
dont la
famille a doté
notre région
de tant
d’œuvres de
bienfaisance,
est situé
à 1 kilomètre
environ de
la
commune
de Graye,
à proximité
de la route
allant de
Courseulles à
Ver. Sa
contenance est
de 18 hectares
en bois
et herbages.
Trois sources
d'un débit
considérable, alimentent
une rivière
aux eaux
très saines,
qui traverse
la propriété
dans toute
son étendue,
et vas
se jeter
dans la Seulles.
Pour compléter
la dotation
du nouvel
établissement, le
Conseil général,
sur la
proposition de
M. Henry
Chéron,
a décidé
l'achat, aujourd'hui
réalisé,
de 13 hectares
de labour
au Nord,
pour permettre
une exploitation
agricole
complète, destinée
à procurer
d'importantes ressources
au Préventorium.
Plus
tard, des
pavillons très
modernes
seront construits
sur les
terrains
plus élevés,
situés en avant
de la façade
du château.
L'aménagement
du château
de Vaux
en Préventorium
ne fut
pas chose
aisée. M.
Guillemin-Tarayre, architecte
départemental, a
opéré une
transformation merveilleusement
conçue. L'intérieur
se compose
de cinq
grands dortoirs
au premier,
avec chambres
de surveillantes,
lavabos, vestiaire,
lingerie. Au
rez-de-chaussée,
vaste réfectoire
pouvant servir
de salle
des fêtes,
cabinet
médical, bureau
de la direction.
Les
services d'exploitation
sont pourvus
d'appareils très
modernes. 26
petits pensionnaires
sont actuellement
hospitalisés dans
le Préventorium.
La réception
des ministres
il était
exactement 8
h. 30,
lorsque les
ministres et
les personnalités
qui les
accompagnaient furent
reçues dans
la cour
d'honneur de
l'établissement
par M.
le Préfet
du Calvados, assisté
de MM.
les docteurs
Roullais et
Lebailly, médecins
du Préventorium
et Bouley,
directeur.
L'édifice
est magnifiquement
pavoisé.
Les fenêtres
sont décorées
avec goût,
et des
guirlandes de
verdure, œuvres
des pensionnaires
et du personnel,
ornent l'entrée
principale. On
s'arrête dans
la salle
des réceptions
M. Heurtaux, maire
de Graye-sur-Mer,
entouré des
membres de
son conseil,
adresse ses
souhaits de
bienvenue à
MM. Tardieu
et Fallières.
Il dit combien
sa petite
commune est
fière de
posséder un
établissement comme
celui qui
vient d'être
créé par
le département
pour combattre
un fléau
qui a fait
des progrès.
M.
Heurtaux rappelle
le geste
généreux
de M. le
baron Gérard,
qui promit
d'installer les
services du
nouveau
préventorium dans
un site
merveilleux
se prêtant
admirablement à la
situation. Il
s'associe à ses
hommages,
Mme Raphaël
qui, en
mémoire
de son
mari, anciens
membre de
l'assemblée départementale
a fait
un don
de 100.000
francs en
faveur de l’œuvre,
et tous
les bienfaiteurs
empressés
qui apportèrent
leur obole
dès la
première heure.
Du petit
groupe des
enfants hospitalisés
présents dans
la salle,
un garçon
âgé de
12 ans
se détache,
accompagné
d'une fillette
du même
âge. Au
nom de
ses camarades
il donne
lecture
d'une
adresse délicate
aux représentants
du gouvernement.
Cette scène
est des
plus touchantes.
Les
ministres visitèrent
ensuite avec
le plus
vif intérêt
les différentes
pièce du
préventorium. Au
rez-de-chaussée
un lunch
fut offert
dans le
réfectoire orné
de fleurs
et de drapeaux.
Remise
de décorations
le Ministre
remet ensuite,
les insignes
d'officiers d'Académie
à M. Heurteau,
maire de
Graye-sur-Mer, distinction
décernée également,
en passant
à Courseulles,
au maire
de cette
localité, M.
Pépin. M.
Brion est
nommé chevalier
du Mérite
agricole. Une
médaille d'argent
au titre
du ministère
de l'Hygiène,
est décernée
à M. le
docteur Lebailly
et une
médaille
d'honneur du
travail à
M. Guillot.
En
sortant du
préventorium, les
ministres et
leur suite,
précédés par M.
Henry Chéron,
gagnent un
tertre élevé
situé en
face du
château de
Vaux.
De
ce belvédère,
un horizon
féerique s'offre
aux regards.
Par dessus
la voûte
des arbres,
on aperçoit
la mer
à quelques
pas de
la propriété.
L'écume
blanche des
vagues forme
une ceinture
argentée au
riche domaine.
Par cette
mâtiné ensoleillée
d'automne,
le spectacle
est d'une indescriptible
beauté.
Mars
1927
-
Cambriolage.
-
Des habitants de Graye-sur-mer, surpris d'entendre miauler un chat
dans la villa inhabitée d'un parisien M. Bordeau, avertirent le propriétaire
qui envoya les clefs. On découvrit ainsi que le chat avait dû
s'introduire dans la maison à la suite de malfaiteur.
Lesquels, après
avoir tout bouleversé et fait bombance, s'étaient couchés dans les
lits.
On croit à un nouveau méfait de la bande
des pilleurs de villas,
en partie sous les verrous à présent.
Octobre
1928 - Inauguration. - Le
27, Raymond Poincaré inaugure le préventorium de Graye.
Février
1929 -
Le feu. -
Un incendie a éclaté dans la nuit au Préventorium de
Graye-sur-Mer, dans la partie du bâtiment habité par l'économe. Le feu
dont les causes précises ne sont pas encore connues, se développa
violemment et les enfants furent aussitôt évacués des dortoirs dans les
pavillons isolés.
Les
pompiers de Graye accourus, mirent en batterie la moto-pompe dont M. Henri
Chéron avait, l'an dernier, réclamé
l'acquisition avec une particulière
insistance. Grâce à cette moto-pompe les
progrès du feu purent être
immédiatement limités. Les pompiers de Courseulles et ceux de Caen, avec
le commandant Binet, alertés par M. le Préfet, qui se rendit sur le
champ au Préventorium, vinrent efficacement aidé leurs camarades de de
Graye.
Les
enfants purent regagner leurs dortoirs avant la fin de la nuit. Ont se
borne à des dégâts matériels.
Juin
1930 -
Fils indigne. -
M. Alfred Lequesne, 82 ans, de Graye-sur-mer, achevait de déjeuner
quand survint son fils Achille, 56 ans, marin-pêcheur, qui lui chercha
querelle et lui brisa un bol sur la tête.
Assommé,
le vieillard tombait à la renverse tandis qu'accourait son fils cadet,
Paul, 48 ans, qui, en protégeant son père, fut frappé au bras avec un
instrument contondant. L'énergumène sera poursuivi.
Juillet
1930 - Terrible accident.
- Un terrible
accident s'est produit à Graye-sur-Mer, dans les circonstances suivantes
: Mme Eugène Mauger s'était rendue à son jardin laissant à la maison
ses deux petites-filles, de 9 et 3 ans, et son petit garçon Georges, 8
ans. Le jeune Georges découvrit le fusil de son père, caché entre le
buffet de la cuisine et le mur, et qu'il ne croyait pas chargé. Il releva
le chien, mit en joue sa plus jeune sœur Georgette, qui se trouvait à 2
m. 50 de lui, et pressa la détente. Le coup partit, fit balle et emporta
presque toute la tête de l'enfant. Ce fut la sœur aînée des enfants
qui, en rentrant de traire, découvrit le cadavre de la pauvre petite
victime.
On
juge du désespoir des parents en apprenant la triste nouvelle.
Avril
1931 -
Préventorium. -
Le fonctionnement de notre
Préventorium marin de Graye-sur-Mer continue d'être en tous points digne
d'éloges. Ceux-ci se reportent évidemment à la direction avisée de M.
le Docteur Roullé, à qui nous tenons à rendre un hommage mérité, tant
pour sa gestion que pour l'état sanitaire excellent de son établissement.
141
garçons, 114 filles ont été reçus au Préventorium dans l'année 1931.
La moyenne générale en cours d'année a été de 216 à 226
enfants.
L'épidémie
de grippe qui s'était manifestée en janvier 1930 a été bénigne. 15
cas d'affections pulmonaires, cinq cas de maladies infectieuses se sont
manifestés. Aucun décès ne s'est produit. Le poids de la presque
totalité des enfants a augmenté, et même chez une jeune fille, il s'est
accru de 12 kilos en un traitement de quatre mois.
La
nouvelle galerie de cure permettra, dès la belle saison, une heure de
repos après le repas du midi. Quelques enfants présentés au certificat
d'études primaires, ont tous été reçus. Le recrutement du personnel de
service s'est notablement amélioré. L'exploitation agricole a été tout
à fait satisfaisante. La surveillance qu'exerce d'une façon régulière
M. Rauline, notre
honorable collègue, nous donne d'ailleurs à ce sujet
toute quiétude.
Février
1936 -
On arrête un cambrioleur de 17 ans.
- Hier
matin, les brigades de gendarmerie de Caen étaient avisées par la
brigade de Creully, qu'un cambriolage avait été commis, au cours de la
nuit précédente, au débit Thuring, à Graye sur-Mer, et que son auteur
soupçonné, un certain Lucien Frabot, 17 ans, manœuvre, demeurant à
Courseulles, cour de la Redoute, devait se trouver à Caen où il était
parti s'engager, croyait-on.
Les
gendarmes Even et Gosselin se rendirent immédiatement au bureau de
recrutement : ils y trouvèrent, en effet, l'individu en question qui se
préparait à passer la visite médicale. Dans
les vêtements du jeune
homme, les gendarmes découvrirent un sac de bonbons deux paquets de
chewing-gum... et un pistolet automatique muni de son chargeur contenant
cinq balles.
Amené
à la caserne de la rue Daniel-Huet, Frabot affirma qu'il n'était pour
rien dans le cambriolage de Graye et fournit un emploi du temps qui se révéla
vite fantaisiste. Quant aux bonbons il prétendit les avoir achetés dans
une épicerie de la rue Saint-Jean mais ne put préciser laquelle. Conduit
dans les différentes maisons d'alimentation de cette rue, il ne fut
reconnu par aucun des gérants ou propriétaires.
Frabot,
qui persistait à protester de son innocence, fut ramené à Courseulles.
Les investigations poursuivies par l'adjudant Michel et le gendarme
Badreau, qui l'y avaient accompagné, menèrent bientôt le jeune homme à
passer des aveux.
Pour
commettre son méfait, il avait attendu que les débitants soient couchés,
puis il avait démastiqué un carreau et s'était introduit dans la
maison. Là, il avait ouvert le meuble-caisse et s'était emparé de
l'argent qui s'y trouvait, puis il avait dérobé les bonbons et le
chewing-gum.
Quant
au pistolet automatique, Frabot déclara qu'il l'avait volé dans une
automobile en stationnement place de Caen, à Courseulles, et appartenant
à M. Skarmberger, de Ver-sur-Mer. Frabot a été écroué.
(Source : Le
Moniteur du Calvados)
Janvier
1937 -
Travaux d’agrandissement . -
Un concours est ouvert, entre les architectes diplômés par le Gouvernement
et les architectes non diplômé agréés pour les travaux départementaux,
domiciliés dans le Calvados, en vue de l'établissement d'un projet de
divers travaux de construction et d'aménagement au Préventorium Marin de
Graye-sur-Mer. Les architectes désirant y prendre part devront adresser
au Préfet, avant le 20 janvier, 18 heures, une demande sur papier timbré,
accompagnée des pièces justificatives de leur admissibilité.
Le
programme du concours, comportant rémunération des travaux à réaliser
et toutes précisions au sujet de l'établissement des projets, pourra être
consulté dans les bureaux de la Préfecture (3e division),
tous les jours ouvrables (sauf le samedi), de 10 heures à midi et de 15
heures à 18 heures. La visite des lieux sera permise au concurrents les
mardi et vendredi de chaque semaine, de 14 à 10 heures.
(Source : Le Moniteur du
Calvados)
Avril
1937 -
Médrano au préventorium de Graye-sur-Mer. - Comme il
le fait chaque année, le Cirque Médrano se rendra à Graye-sur-Mer
donner une représentation aux enfants du Préventorium. C'est mardi
prochain, 27 avril, vers 14 h. 30, que la troupe de ce cirque se rendra à
Graye. Voici pour les enfants quelques heures de bonne joie en
perspective. (Source :
Le Moniteur
du Calvados)
Avril
1939 -
On liquide à bon marché les gares du Calvados.
- Le
Conseil général du Calvados, par les soins de sa commission départementale,
a fait procéder ces derniers temps, par adjudication, devant des
notaires, à des ventes des gares de l'ancien réseau du chemin de fer du
Calvados.
Jusqu'à
présent, ces ventes ont produit la somme de 264 350 fr., et le détail s'établit
de la façon suivante : Falaise-État, 51 .300 fr. : Falaise-route de
Caen, 10 600 fr. ; Urville, 4 200 fr. ; Saint-Germain-le-Vassy, 14 800 fr.
; Fontaine-le-Pin, 4 500 fr. ; Gouvix, 4 500 fr. ; Ifs, 5 000 fr. ;
Villers-Canivet, 4 300 fr. ; Saint-Martin-de-Fontenay, 4 000 fr. ; Balleroy-Bourg, 6 000
fr. ; Balleroy-Pont, 7 000 fr. ; Saint-Loup-Hors, 10 100 francs ; Subles,
5 500 fr. ; Noron, 7 700 fr. ; Le Tronquay, 3 600 fr. ; Castillon, 5 000
fr. ; Planquery, 7 100 fr. ; Sully, 10 000 fr.; Commes, 10 500 fr. ;
St-Vigor, 20 300 fr. ; Graye-sur-Mer, 24 000 fr. ;
St-Jean-des-Essartiers, 7 000 fr. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1939 -
La situation du Préventorium de Graye.
- Par suite
d'un décret qui contraint l'administration des préventorium à ne
conserver dans ces établissements que des enfants ayant besoin de soins médicaux,
et à envoyer les autres dans des établissements spéciaux, dénommés
« aériums », la situation du préventorium de Graye-sur-Mer
devient très difficile. Le renvoi d'une grande partie de son effectif
risque d'amener sa fermeture, et il est impossible, au département de créer
d'autres établissements.
La
situation exposée à la suite du rapport médical de M. le docteur
Debeyre, sera examinée de nouveau lors de la session d'octobre. (Source
: Le Moniteur du Calvados)
Mai
1939 -
Pour le Préventorium de Graye-sur-Mer.
- Le
Conseil général a voté une somme de 25 000 francs, pour permettre la
construction d'un nouveau pavillon au préventorium de Graye-sur-Mer. La dépense
totale nécessitée par les travaux sera de 725 000 francs, sur laquelle
700 000 francs ont été proposés par la caisse des assurances sociales.
Ces 700 000 francs seront pris sur ses disponibilités, à condition que
le nouveau pavillon puisse admettre, les assurés sociaux. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Juillet
1939 -
A Graye la mer rejette le cadavre
d’une femme. -
Deux enfants de la Colonie de vacances ont découvert sur la
plage le cadavre d'une femme qui venait d'être rejeté par la mer. Ils
signalèrent immédiatement leur macabre découverte à M. le docteur
Roulet, directeur du Préventorium.
Il
s'agit d'une femme de 45 à 50 ans, inconnue dans la localité et dans les
vêtements de laquelle on n'a trouve aucun objet permettant de
l'identifier. Le corps semble n'avoir séjourné qu'un jour dans l'eau.
Voici
le signalement que l'on a pu établir : taille, 1 m. 58 ; cheveux châtains
coupés, visage rond, chemise de toile blanche, tricot de lainage beige,
jupon crépon coton, robe à points blancs, blouse de satinette noire,
sandalettes grises à claquettes noires. Une bague a été trouvée à
proximité.
On
pense qu'il s'agit d’un suicide. Le cadavre porte des ecchymoses causées
par les rochers. (Source :
Le Moniteur du Calvados)
Juillet 1939
- Le cadavre identifié.
- La noyée
dont la mer rejeta le cadavre sur la plage, a été identifiée. Il s'agit
de Mme Louise Désaunais, épouse Eugène Ducellier, 57 ans, demeurant à
St-Aubin-sur-Mer, rue Gustave-Canet.
On ignore encore s'il s'agit d'un accident
ou d'un suicide, mais le docteur Hèze, de Courseulles-sur-Mer, qui a
examiné le cadavre, croit qu'il s'agit plutôt d'un suicide. L’enquête
continue. (Source : Le Moniteur du Calvados)
Janvier
1940 -
Les exploits d’un amoureux éconduit.
-
Répondant aux
prescriptions sur
l'évacuation, M
Henri Dupuis,
6o ans,
quincaillier habitant
à Paris,
vint résider
dés le
début de
la guerre à
Graye-sur-Mer en
compagnie de
sa femme
et de sa
fille.
C'est
dans les
mêmes conditions
qu'un certain
Joseph Duvic,
30 ans,
demeurant lui
aussi à Paris,
vint à Graye-sur-Mer,
où il
s'éprit de
Mlle Dupuis.
L'autre
jour, Duvic
vint chercher
Mlle Dupuis,
mais il l'appela
en vain
et pour
toute réponse
fut prié
par la
famille au
complet d'avoir
à s'en
aller aussi
rapidement
que possible.
L'amoureux
éconduit prit
très mal
la chose
et a coups
de pierre brisa
toutes les
vitres d'une
fenêtre
de l'habitation
des Dupuis. Le
chef de
famille, qui
subit de
ce fait
un préjudice
de 150
francs, a
porté plainte.
Juin
1940 -
Un bavard. -
Le général de Gaulle, qui a pris la parole à la radio de
Londres, et qui ne fait plus actuellement partie du gouvernement, n'avait
aucune mission pour faire des communications en public. Il a été rappelé
de Londres et a reçu l'ordre de rentrer en France et de se tenir aux
ordres de ses chefs. Ses déclarations doivent être regardées comme
nulles et non avenues.
Ce
trop grave général et « jusqu'au-boutiste » et il engageait
les spécialistes et les soldats qui le pouvaient à gagner l'Angleterre
pour continuer la lutte. On assure même que malgré l'ordre de rentrer au
quartier que lui avait donné le maréchal Pétain, le général de Gaulle
est resté en Angleterre. Tout cela est vraiment bien regrettable.
Juin
1940 -
L'heure allemande. -
On sait que l'Allemagne est à l'Est de la France et que, par conséquent,
le soleil s'y lève plus tôt.
La différence est assez grande pour faire un écart
d'une heure entre Paris et Berlin. Aussi nous a-t-on invités à avancer
nos montres et nos horloges dans la nuit de lundi à mardi. Nous étions déjà
pourtant à l'heure d'été ! Qu'importe, en
cette belle saison que nous
lever une heure plus tôt !
Juin
1940 -
Un échouage. -
Une court nuit de juin, le remorqueur « Le Patouville »
de Rouen s'était échoué sur la plage de Graye-sur-Mer. Le lendemain
matin, le bateau était intact ; mais par la suite, plusieurs habitants de
la commune de Graye ainsi que des marins réfugiés à Courseulles ont dévalisé
et saccagé le contenu du bateau, enlevant le carburant, l'outillage et
tout ce qui pouvait être utilisable, brisant en outre à coups de hache,
la literie, les armoires et les panneaux pouvant faire du bois de
chauffage.
Différentes
personnes ayant participé au pillage sont connues et seront poursuivies.
Janvier
1941 - Pêche macabre. - Se trouvant sur la plage de Graye, M. Louis
Lesage, marchand de poisson au bourg, a trouvé le cadavre d'un noyé que
la mer venait de rejeter. La mort remontait à trois semaines environ.
L'état dans lequel se trouvait le cadavre n'a pas permis de l'identifier.
Tout ce que l'on peut dire c'est qu'il s'agissait du corps d'un jeune
homme de 16 ans environ, vêtu d'un tricot gris et marron à rayures
bleues et de deux pantalons, l'un en drap couleur lie de vin, le second en
toile bleue.
Mai
1942
- Conseiller
municipal suspendu. -
Par arrêté préfectoral, M. Aimable Robert a été suspendu pour
une durée de trois mois de ses fonctions de conseiller municipal Graye-sur-Mer, pour s'être rendu coupable de graves infractions sur la législation
du blé, qui ont amené son internement administratif.
Octobre
1942 -
Pour les prisonniers.
- A
Graye-sur-Mer, dimanche prochain 4 octobre, à 10 h., messe pour le repos
de l'âme des morts des deux guerres et pour les prisonniers. Sermon par
M. Robert Letourmy, professeur au Petit Séminaire de Caen. Inhumation
dans le nouveau clocher des corps des abbés Tourmente et Vornière,
ancien curé de Graye.
A
14 h., ouverture de la kermesse : théâtre, fakir, loteries, roue de la
fortune, massacre. Vente aux enchères de denrées diverses, tabac et
quantité de choses précieuses. Buffet garni, galettes, croustillons,
comptoirs, buvette, garage au vélos. Grande tombola avec pour gros lot :
un cochon, volailles etc...
Juin
1943
- Les
feux de genêts,
- Ces temps
derniers, il a été constaté par les Autorités Allemandes que la
population civile omet, lorsqu'elle brûle des genêts épineux, d'éteindre
le feu quand survient la nuit. Il en résulte un grave danger pour la sécurité
de la population. Il est
rappelé que les feux de genêts et de landes ne
peuvent être allumés qu'au cours de la matinée et que, conformément au
paragraphe 44 de l'ordonnance du Militaerbefehlschaber in Frankreich pour
la protection des forces d'occupation du 18
décembre 1942, l'allumage de
feu en plein air durant l'obscurité est passible de sanctions.
Août
1943
- Fait divers.
-
Le
1er août,
vers 1 h. du matin, une tentative de meurtre commise chez, M. Tacchi,
entrepreneur de transports et restaurateur à Graye. Au moyen d'une échelle, un individu a réussi à pénétrer
dans une chambre du 1er étage, où dormait la petite Louise Tacchi, 14
ans. Ayant fouillé une armoire, il s'apprêtait à emporter des vêlements
d'homme quand la fillette, réveillée par le bruit, se mit à remuer.
Pris de peur, le malfaiteur s'approcha d'elle et lui serra le cou avec une
corde. Heureusement, aux cris de l'enfant, le père
accourut mais, déjà,
le misérable avait, par la fenêtre, pris le large. Il est activement
recherché.
Juin
1944
- Le débarquement. - La plage de Graye-sur-Mer appartenait au
secteur Juno Beach lors du débarquement de Normandie. La ville fut libérée par les soldats canadiens des Royal Winnipeg Rifles.
Décembre
1944
- Le déminage
des zones côtières. - Les populations côtières sont invitées à donner aux
agents de l'Inscription Maritime dans les ports tous les détails sur les
zones minées par les allemands ainsi que sur l'emplacement des mines isolées
qu'elles peuvent connaître afin que des mesures de déminage soient
entreprises.
Avril
1946 -
Un conducteur est écrasé sous sa voiture.
- M.
Henri Docagne, 47 ans, demeurant à Courseulles, employé à la Maison
Queslier, conduisait à Graye une voiture hippomobile lourdement chargée.
Pour une cause qui n’a pu être précisée, M. Docagne est passé sous
une roue du véhicule qui lui écrasa la poitrine. Le malheureux
a été tué sur le coup. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Mai
1946 -
L’Amérique ne nous oublie pas.
- La
Croix-Rouge américaine vient de faire parvenir à l’Entr’Aide Française,
22 000 pièces de vêtements qui ont été réparties entre des pupilles
de l’Assistance Publique, les Orphelins d’Epron et de
Neuilly-le-Malherbe, les pensionnaires du Préventorium de Graye et les
sinistrés des cantons d’Évrecy, de Troarn, et de Villers-Bocage. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Juin
1946 -
Un point d’histoire. -
Au cours des manifestations du 16 juin, à Courseulles, le général
de Gaulle, a fait un accueil chaleureux aux représentants de
Graye-sur-Mer et a exprimé ses regrets au maire de ne pouvoir s’arrêter
dans sa localité car a-t-il dit « C’est précisément chez
vous que j’ai débarqué ». Voilà un point que M. le maire de
Graye-sur-Mer nous demande de préciser et que nous livrons aux curieux de
la petite histoire…. Et de la grande. (Source
: Le Bonhomme Libre)
Septembre
1946 -
Une journée franco-canadienne.
- Dimanche
29 septembre aura lieu, à Graye, une journée franco-alliée, au cours de
laquelle seront inaugurées les sections A.F.A. (Association Franco-Alliée)
et Normandie-Canada de Graye-Banville, etc…., avec la participation
probable d’une délégation canadienne et de personnalités françaises.
Elle
débutera par une cérémonie au monument aux morts suivie d’une messe
solennelle à la mémoire des soldats alliés tombés lors du débarquement
et une absoute sur la plage de Graye, à la Brèche historique. Dans
l’après-midi se tiendra une kermesse où tous les visiteurs pourront se
ravitailler pour pique-nique sur place. Une séance récréative sera donnée
par l’excellente troupe de Normandie-Canada de Lisieux.
(Source : Le Bonhomme Libre)
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